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Quel combustible pour une chaufferie au bois ?
Posté par GuidEnR le 17 novembre 2016
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Il existe différentes familles de combustibles bois. On peut différencier tout d’abord :
- le bois-bûche, qui implique une alimentation manuelle (grande variabilité des dimensions) ;
- les combustibles qui autorisent une alimentation automatique (caractéristiques dimensionnelles relativement homogènes).
Pour ces derniers, il y a six ''familles'' relativement homogènes en termes de granulométrie, taux d'humidité et densité peuvent être distinguées :
- les écorces ;
- les sciures humides ;
- les plaquettes ;
- le broyat de bois de rebut ;
- les copeaux et sciures sèches ;
- les granulés.
Des combustibles issus des cinq premières familles peuvent être mélangés pour obtenir un combustible de granulométrie et taux d'humidité moyens.
Les écorces
Les écorces
L'utilisation d'écorces en chaufferie n'est possible qu'avec des technologies « lourdes » au niveau du désilage (racleurs), de l'alimentation (tapis) et de la combustion (grilles inclinées mobiles, forte inertie). Les coûts d'investissement et de maintenance de ces équipements sont élevés mais compensés par le bas prix du combustible. Les écorces sont orientées de préférence vers les chaufferies de forte puissance (supérieure à 1 MW).
Les sciures humides
Les sciures humides
Elles sont difficiles à utiliser seules en chaufferie. Elles ont tendance à s'agglomérer, ce qui oblige à n'utiliser que des systèmes de désilage à racleurs et des convoyeurs à tapis. Leur forte humidité (40 à 60 % sur brut) et leur faible granulométrie exigent des foyers comportant une forte masse réfractaire et adaptés pour éviter les envols (entraînement de fines particules charbonneuses dans les fumées). Certains constructeurs développent des technologies spécifiques (foyers cyclones, injecteurs à sciures...).
Stockées en tas important, les sciures humides, comme les sciures sèches (moins de 25% d'humidité), sont relativement stables au stockage (à la différence des écorces seules ou des mélanges écorces / sciures, qui ont tendance à composter).
Les plaquettes
Les plaquettes
A l'état brut et livrées en flux tendu, elles ont une forte humidité (à l'exception des plaquettes issues des chutes de menuiserie). Par contre, elles peuvent être stockées et séchées sous abri.
On peut les répartir en deux catégories :
- humides (30 à 50 % d'humidité), dont la granulométrie varie de 10 à 80 mm ; elles nécessitent un désilage par racleurs et un convoyage par tapis, des matériels thermiques présentant une forte inertie et une combustion sur grilles inclinées ;
- sèches (20 à 25 % d'humidité, voire 15 % pour celles issues de chutes de menuiserie), généralement plus fines (5 à 20 mm) et plus régulières ; elles sont aussi plus faciles à désiler par des systèmes à pales et supportent un transport par vis ; leur combustion se fait dans des brûleurs ou des foyers volcans avec peu d'inertie
Les plaquettes forestières sont en principe de bonne qualité, à condition qu'elles soient produites dans les règles de l'art par des professionnels compétents. Deux écueils sont à éviter : les « queues de déchiquetage » qui bloquent les alimentations automatiques et une humidité trop élevée, surtout lorsque le combustible est destiné à des installations de petites et moyennes puissance.
Le taux d'humidité du bois sur pied est voisin de 50 %. Sa diminution permet d'optimiser les frais de transport des plaquettes et leur valorisation énergétique ultérieure.
Pour obtenir un taux d'humidité satisfaisant, il faut prévoir :
soit un ressuyage des bois sur la coupe ou en bord de coupe, pendant plusieurs mois avant broyage :
Dans ce cas, les perches ou rémanents sont laissés pendant 6 à 8 mois sur le parterre de coupe, les feuilles ou aiguilles tombent et une partie des écorces et brindilles se détache des troncs ou des branches. On limite ainsi l'exportation des minéraux qui sont présents en plus grande concentration dans les feuilles, aiguilles et écorces.
Le stockage des plaquettes en bord de coupe ou sur plate-forme a l'inconvénient de provoquer une rupture de charge (impossibilité de livrer le combustible en flux tendu du chantier de production au site utilisateur) mais a l'avantage de permettre un contrôle de la qualité au niveau du stockage intermédiaire. Toutefois, lorsqu'il est possible d'effectuer des livraisons en flux tendu de la forêt à la chaufferie (installations de puissance supérieure à 1 MW), il convient de privilégier le ressuyage des perches ou branches pour plusieurs raisons :
- les éléments nutritifs retournent au sol d'où ils ont été extraits ;
- il n'y a pas de dégradation du bois donc pas de perte de matière sèche ni de contenu calorifique ;
- une rupture de charge et une reprise des plaquettes sont évitées, limitant ainsi les coûts de fourniture du combustible ;
- il n'y a pas de risque d'introduction de terre et de cailloux dans le combustible, contrairement à la reprise de plaquettes stockées à même le sol pour laquelle il est nécessaire de laisser une couche de bois (et donc de perdre du combustible) sans pour autant avoir une garantie sur l'absence d'éléments indésirables.
Ici, les tas de plaquettes humides subissent une élévation de température (60-70°C au cœur) puis une diminution lente jusqu'à une stabilisation à un niveau supérieur à la température ambiante. La dissipation de chaleur du centre vers la périphérie du tas permet le séchage des plaquettes.
Le stockage en bord de coupe des plaquettes fraîches peut être réalisé à l'air libre : le taux d'humidité de la couche superficielle (10 à 15 cm) est alors soumis aux aléas climatiques sans empêcher le séchage du tas. Deux cas se présentent alors :
- la bâche utilisée est totalement imperméable : le taux d'humidité reste alors constant d'où l'utilité de produire les plaquettes en saison sèche et de les recouvrir une fois le taux d'humidité abaissé ;
- la bâche est imperméable à l'eau mais perméable à l'air, ce qui autorise le séchage des plaquettes ; ce type de bâche a été testé par les coopératives forestières qui admettent que, bien que les bâches soient onéreuses, elles fournissent cependant des résultats intéressants ; leur utilisation est plus simple que celle des bâches agricoles et, avec un minimum de précautions, elles peuvent être utilisées une seconde fois.
En tout état de cause les plaquettes ne doivent jamais être déposées à même le sol (en forêt ou sur terre-plein) car lorsqu'elles sont reprises au chargeur, elles sont toujours souillées par de la terre et des cailloux.
Voici un tableau résumant le séchage pour le combustible plaquette :
type séchage plaquettes | ressuyage du bois rond | séchage sous forme de plaquettes |
---|---|---|
lieu de stockage | sur le lieu de coupe | sur le lieu de coupe ou dans abri avec dalle bétonnée |
protection lors du stockage | aucune | aucune ou bâche imperméable ou respirante |
durée de stockage (de H 50% à H 20-25%) | 6 à 8 mois | quelques semaines à quelques mois (8 semaines) |
taille d'installation adaptée | sup. 1MW | inf. 1MW |
type d'approvisionnement | flux tendu | pas de flux tendu, plus onéreux mais contrôle de la qualité intermédiaire |
Broyat
Combustible sous forme de morceaux de bois brut broyé, plus ou moins fibreux
Le broyat étant sec, un foyer réfractaire lourd n'est pas nécessaire. La présence de corps étrangers entraîne en revanche des formations de mâchefer qui peuvent poser problème dans certains types de foyers (sans grille mobile notamment).
Peu dense et aéré, ce produit sèche facilement. Il reste stable, y compris lorsqu'il est stocké à l'air libre. Le taux de cendres varie de 0,5 à 2% de la masse anhydre. Cette variation est due aux corps étrangers non combustibles présents dans le produit (ferrailles...).
Copeaux et sciures sèches
Combustible sous forme de poussières et de fins morceaux, issu du sciage et du ponçage du bois sec.
Leur stockage se fait alors généralement dans un silo acier extérieur qui récolte les sciures et copeaux aspirés directement au niveau des machines-outils. Etant sec, le combustible est très stable dans le temps mais il a tendance à se tasser sensiblement.
Combustibles compactés (granulés et briquettes)
Produits fabriqués par compactage des sciures, et éventuellement des copeaux ou autres déchets de l'industrie du bois